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27 septembre 2006

Salaires criminels de PDG libres

jeudi 6 avril 2006 à 14:13

Quelques chiffres simples et directs

Le marché réglera la pauvreté, le chômage et l'inégale répartition des richesses ? Laissez-moi rire ! C'est l'inverse bien sûr, il en est la cause, mais les médias dans leur très grande majorité continuent d'asséner ce mensonge fondateur. C'est la couleuvre la plus grosse qu'on nous aie donné à avaler depuis la fin de la guerre froide. C'est le dogme d'un système en cache-sexe de son fondement cupide, inégal et à l'avantage unique d'une minorité de privilégiés vivants aux dépends, et quand je dis dépends j'entends esclavagisme, pollution à large échelle, coups d'Etat, guerres, irresponsabilité sanitaire, etc, du plus grand nombre.

Que veux le système en place ? l'expansion des entreprises multinationales, son seul but étant de leur faire place par tous les moyens possibles. Les forces en puissance sont considérables : l'énorme majorité des politiciens occidentaux croient aujourd'hui ou feignent de croire à ces billevesées, les lobbies des entreprises travaillent à plein régime, la politique des États-Unis, première puissance mondiale, est totalement asservie aux intérêts des grandes entreprises, le reste du monde occidental suit, comme hypnotisé par un chant de sirène. L'Europe est devenue impuissante et à la merci de ces visions étasuniennes, l'Europe ne propose rien, dit "attention" de temps en temps comme le vieux grand-père que l'on écoute plus, puis s'engouffre dans le sillon.

Alors regardons de l'autre côté de l'Atlantique, d'où vient cette idéologie au service des grandes multinationales, et les grandes multinationales au service de leurs actionnaires et de leurs responsables. Qui profite du système, les salariés ou les responsables des entreprises ? La réponse est simple comme quelques chiffres et le phénomène ne fait que croître.

Évolution du salaire horaire moyen d'un salarié (concerne plus 100 millions de personnes aux États-Unis)

En 1980, une heure est payée en moyenne 14,86 $

En 2001, la même heure est payée en moyenne 14,95 $

En 2005, même salaire qu'en 2001 après correction d'inflation

> Évolution : + 0,6 % sur 20 ans

Evolution du salaire des PDG aux États-Unis (En valeur)

En 1980, le salaire moyen d'un PDG égalait 1 million de $ par an

En 2001, il égale 14,4 millions de $ par an

> Évolution : + 342 % sur 20 ans

Et encore… tous ces chiffres sont calculés “en moyenne”. C`est-à-dire que je ne prends pas les cas extrêmes, je ne suis pas en train de comparer un smicard avec les PDG aux salaires records. Non, non, je suis bien plus raisonnable…

Evolution du salaire des PDG aux États-Unis (En comparaison avec le salaire moyen)

En 1978, un PDG gagnait en moyenne 35 fois le salaire moyen, selon le Wall Street Journal

Aujourd'hui, un PDG gagne en moyenne 500 fois le salaire moyen d'un salarié, selon Reuters

Qu`est ce qui peut bien faire qu`un humain gagne autant qu`un groupe de 500 humains? A-t-on déja vu une société de 500 salariés ou le patron gagnait autant que le reste des employés? Si un salarié moyen travaille environ 2 000 heures par an (estimation haute), le PDG moyen a lui gagné la même somme d`argent en 4 heures, entre le petit déj` et le déjeuner! Facile, trop facile.

Sauf à dire que certains humains sont largement supérieurs à d`autres, je ne vois pas comment on peut légitimer de telles différences de salaires. Et vu le nombre de gens qui se sont cassé la gueule a vouloir élaborer de telles theories, c`est peine perdue… Aucune société ne peux fonctionner sans différences de salaire, mais là ça s`appelle de l`injustice vertigineuse, ça s`appelle un système de castes moyen-ageux, ça s`appelle tout ce que vous voudrez mais c`est loin, très loin de s`appeler démocratie!

Qu'est-ce que c'est le salaire d'un PDG américain (ou autre) ?

> 7 a 10 % de paye directe

> Le reste, 90 à 93%, en compensations indirectes, soient :

Bonus (en espèces ou autres)

Stock options

Golden parachutes (primes de départ)

Prêts préférentiels alloués par l'entreprise

Jets privés gratuits à vie…

La liste est longue et l'imagination jamais en panne. Pour la SEC (Securities and Exchange Commission, gendarme étasunien du marché) il est clair que de nombreuses autres formes de rémunérations s'ajoutent à cela mais restent cachées dans les comptabilités opaques des entreprises et ne sont jamais déclarées.

Parmi ce qui a été déclaré, quelques exemples de "goldens parachutes" :

En 2005,

Carly Fiorina quitte Hewlett-Packard et ramasse 40 millions $

David Pottruck quitte Schwab (1er courtier en ligne americain) avec 50 millions $

Craig Conway quitte Peoplesoft (logiciels pour les entreprises) pour 60 millions $

Philip Purcell quitte Morgan Stanley (banque d'investissement) : 113 millions $

James Kilts quitte Gillette : 165 millions $

Juste pour donner un ordre de grandeur : 100 millions de $ représentent plus de 3 330 années de travail pour un salarié étasunien moyen... Ca sonne comme une peine de prison façon dictature exotique... ou américaine! Mais c`est une autre histoire.

Toujours en 2005, Steven Crawford quitte la coprésidence de Morgan Stanley (voir plus haut) avec 32 millions $ après 3 mois d'exercices (harassants j'imagine), soit plus de 10 millions $ par mois.

En 2004, Daniel Carp, toujours PDG de Blockbuster Video Corp. (chaîne de location de vidéos, DVD, etc.) prend une compensation de 50 millions de $ alors que l'entreprise accuse un déficit de 1,25 millions de $.

Et il n'y aucune raison de croire qu'en France ou en Europe la situation est différente : depuis que l'économie est globalisée, la cupidité, comme ce système corporatiste nauséabond ne connaît plus de frontières. Après autant d'obscénité et de gigantesque injustice, je vais aller vomir mon repas à 4 $...

Les chiffres et faits sont tirés de "Executive pay in the US" de Jack Rasmus, article paru dans le numéro d'avril 2006 de Z-magazine, mensuel étasunien (en anglais) dont je recommande chaudement la lecture (aussi chez les libraires). Z-communications est un groupe de communication independant (images, écrits, internet...) que vous pous aller visiter.

Jack Rasmus est l'auteur du livre "The war at home : the corporate offensive from Ronald Reagan to George W. Bush".

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